La Langue des Signes Française


Quelques chiffres
La Langue des Signes Française (LSF) est considérée comme une langue à part entière et l'un des piliers de l'identité et de la culture sourde. Selon le Ministère de la Santé, on évalue entre 6 et 8 % de la population le nombre de français présentant un déficit auditif. Cela correspond à plus de 4 millions de personnes, les personnes devenues sourdes et les personnes âgées représentant 88 % de cette population. Parmi ces personnes, 600 000 ont une déficience auditive sévère dont plus de 300 000 pratiquant la LSF. La LSF concerne non seulement les personnes sourdes, mais également un nombre beaucoup plus important de personnes si l'on considère leur environnement familial, éducatif et professionnel amené également à pratiquer la LSF.

Informations officielles
Ce n'est que très récemment que la Langue des Signes Française a été reconnue officiellement par les pouvoirs publics et qu'elle entre dans l'enseignement et la vie sociale des personnes sourdes. La loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a en effet fondamentalement changé les droits des personnes sourdes et les devoirs des pouvoirs publics. Elle reconnaît en particulier aux sourds le droit de l'utiliser dans tous leurs rapports avec les pouvoirs publics. Elle précise également que tout élève ou étudiant sourd peut bénéficier d'un enseignement de cette langue et d'une scolarité bilingue LSF-français. Dans ce cadre, un CAPES de LSF a été créé, et les programmes d'enseignement de la LSF, en 1ère et 2nde langue, de la maternelle à la terminale sont maintenant disponibles. De plus, tout élève sourd ou entendant peut choisir la LSF comme langue optionnelle au baccalauréat depuis 2011. Ce type d'incitation au développement de l'usage de la langue des signes française se retrouve dans de nombreux pays aux niveaux constitutionnel ou législatif. Cet usage implique d'une part qu'un ensemble d'informations soient disponibles en LSF (documents administratifs, supports de cours, etc.), et d'autre part que les moyens de communication, de diffusion des informations et d'accès à la connaissance soient accessibles en LSF. Ainsi, le ministère de la solidarité a publié le 10 février 2010 un plan de 3 ans en faveur des personnes sourdes, où les objectifs d'accessibilité (à l'information, à la culture, à l'enseignement, etc.) sont mis en avant.